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La politique du respect

PARIS, 20 avril 2009 (AFP)

Ségolène Royal a affirmé lundi soir qu'"aujourd'hui lorsqu'on lit la presse internationale, on a honte" d'être français, en promettant de "prendre la parole", "chaque fois qu'il y aura un manquement à cette éthique du respect" de la part de Nicolas Sarkozy.
Expliquant sur France 2 pourquoi elle avait présenté "ses excuses" au chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero après des propos prêtés au président de la République

, Mme Royal a fait valoir que Nicolas Sarkozy était "récidiviste dans toutes les formes d'agressivité verbale, de dénigrement".
Elle a rappelé notamment à cet égard le "Salon de l'agriculture" en 2008 où le président avait pris à parti un visiteur ou lorsqu'"il s'en prend à Barack Obama, à Angela Merkel, à d'autres dirigeants du monde".

"Chaque fois qu'il y aura un manquement à cette éthique du respect, je prendrai la parole pour défendre les valeurs auxquelles je crois", a-t-elle promis.

Pour elle, "ce qui est en cause, c'est la réputation de la France, sur la scène internationale". Elle a cité à ce propos le général de Gaulle, François Mitterrand et Dominique de Villepin défendant devant l'ONU l'opposition de la France à la guerre en Irak. "On était fier d'être français, même si on ne partageait pas les mêmes opinions politiques", a-t-elle poursuivi.

"Aujourd'hui, lorsqu'on lit la presse internationale, on a honte...", a-t-elle ajouté.<!--[if gte mso 9]> (voir notre revue de presse internationale).

Pour elle, "Nicolas Sarkozy, qui reçoit les journaux étrangers (...) aurait dû dire tout de suite que si ces propos avaient été mal interprétés, il s'en excusait".
Elle a souligné avoir écrit au chef du gouvernement espagnol pour s'excuser de propos attribués à Nicolas Sarkozy parce que c'était "naturel" pour elle, et que M. Zapatero est "un ami".
Par ailleurs, dans une interview au Parisien à paraître mardi, l'ancienne candidate PS à la présidentielle dénonce "l'arrogance" et l"impolitesse" du chef de l'Etat. "Il faut que cela s'arrête. Le jour où Nicolas Sarkozy changera de mode d'expression, apprendra à respecter les autres, je n'aurai plus l'occasion de m'excuser, de demander pardon", précise-t-elle.

"Tant qu'il continuera, je continuerai à défendre la République du respect!", prévient la présidente de la région de Poitou-Charentes au Parisien.

Elle explique avoir voulu "mettre un coup d'arrêt aux dérapages verbaux permanents" de Nicolas Sarkozy "à l'égard des personnalités mais aussi à l'égard des Français".

Faisant allusion au porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre qui lui avait conseillé une "aide psychologique", Mme Royal s'insurge dans Le Parisien: "Mais dans quels régimes dit-on d'une opposante qu'elle est folle, pour la faire taire quand elle dérange? Dans un régime démocratique ?"
"Que se passerait-il si un jeune s'adressait à un policier dans les mêmes termes que M. Lefebvre? Il serait puni pour injure publique", lance-t-elle.
"Est-ce qu'un responsable politique peut se comporter comme un voyou?", accuse Mme Royal.
Par ailleurs, sur sa participation à un meeting PS dans la campagne des Européennes elle affirme: "Si Martine Aubry souhaite me donner une responsabilité, je l'accepterais bien volontiers, car j'ai toujours été au service de ma famille politique".
cp-em-sm/DS